mardi 22 mai 2012

Rassemblement à Paris



En soutien aux étudiants en grève au Quebec depuis 100 jours ( et au même moment qu'une manifestation partait du carré des arts à Montréal) a eu lieu à Paris un rassemblement à Saint-michel près de la Fontaine aux Innocents





Ailleurs comme ici, refusons l'intimidation de l'État policier !



Un texte a été lu en soutien à la grève sans fin à Montréal (ci-dessous). Plus de 300 personnes étaient présentes, dont beaucoup portaient des pancartes et des messages de soutien. La distance facilitant les prises de positions, plusieurs partis politiques étaient présents et ont exprimé plus ou moins ouvertement leur soutien à la grève au Québec, dont le Parti Socialiste français. Au rassemblement, la possibilité d'un printemps français a été évoqué plusieurs fois, soulevant beaucoup d'enthousiasme, mais pas de commentaires de politiciens présents. à regarder ce qui se passe au loin, les politiciens français se montrent solidaires et bienveillants, sans toujours préciser de quoi exactement ils sont les soutiens. Il n'est pas sûr que la centaine d'action de blocages économiques qui ont perturbé montréal ces 100 derniers jours les fassent tant apprécier un débarquement de la grève québécoise dans les quartiers de Paris!

ci-dessous texte d'un texte lu au rassemblement à Paris:



Merci à tous d’être venus.  De par notre présence, nous démontrons que les étudiants québécois et tous ceux qui se sont approprié leur combat ne sont plus seuls.
Il y a maintenant des milliers de regards qui voient se qui passe au Québec et qui sont prêts à agir en solidarité avec cette lutte.
Si l’augmentation des frais de scolarité était le point de départ de la grève étudiante, c’est sur l’ensemble de la société que porte aujourd’hui le mouvement.
Car ce qui se passe là-bas ne se passe pas moins ici. En France aussi, le mouvement contre la réforme des retraites en 2010 n’a reçu que mépris et défiance du gouvernement.
En France aussi on poursuit sous des juridictions anti-terroristes des militants d’extrême-gauche pour des actes de perturbation qui n’ont causé aucun blessé.
En France aussi, on arrête massivement, on gaze et on met en prison tout ce qui ose se révolter contre l’état des choses.
D’autre part,  ici comme au Québec, une même intelligence se développe dans la lutte.
Beaucoup prennent conscience qu’il n’y a rien à attendre de l’État de droit, des grands partis. Ils s’organisent spontanément pour faire durer le mouvement, prennent chaque instant comme une dernière chance pour faire place à une autre histoire. En France c’était les piquetages solidaires, au Québec se sont les manifestations nocturnes ou des citoyens ordinaires descendent dans la rue pour empêcher le retour à la normale.
Les blocages économiques qu’on a vus au Québec font écho aux blocages des raffineries par les grévistes français qui avaient réussi à faire trembler l’État.
Ainsi, la solidarité se déploie devant des gouvernements acculés, qui n’ont que la répression comme réponse aux milliers de personnes dans la rue.

Mais il ya une différence, et cette différence  c’est qu’ici ont peut encore dénoncer ouvertement le traitement d’exception de Jean Charest sans être passible de 5000$ d’amende. Parce que ce n’est pas seulement les moyens de la grève que la loi spéciale réprime, mais bien le fait d’appuyer ouvertement la grève. C’est là l’importance de tribunes transatlantiques : non seulement dénoncer le traitement d’exception mais aussi pour dire à nos camarades québécois que vue de loin, la situation n’a pas a être acceptée.
Puisqu’une loi à laquelle personne n’obéit devient caduque!

De toute évidence, la société québécoise est bouleversée d’une manière irréversible par les évènements. Il n’est plus possible de dire que le Québec est un État de droit tolérant, démocratique, ou il fait bon vivre. On ne peut plus vendre l’image d’un Québec sirop d’érable, accueillant et libre, sans que reviennent la mémoire Francis et Maxence qui ont perdu un œil, ou Alexandre qui a passé des jours dans le coma. Dimanche dernier encore, la police a mis fin à la manifestation nocturne par plus de 300 arrestations. Cela porte à plus de 2000 le nombre total d’arrêtés.

Mais il n’est pas possible d’effacer ce que le mouvement a mis en lumière : les limites de la société québécoise qu’il tente de dépasser, sa morbidité qu’il combat à coup de grands rires, ses espoirs qu’il incarne en chair et en os.

Nous nous regroupons ici au moment même où, à 6000 kilomètres par-dessus l’océan, a lieu la première manifestation officielle de la CLASSE, syndicat étudiant comptant la majorité des étudiants en grève, depuis le début de la Loi Spéciale. Comme disait l’autre, à une loi extraordinaire il faut une réponse extraordinaire! Hier, elle a déclaré que ses membres ont pris la résolution de refuser d’obéir à la loi spéciale, s’exposant à des amendes salées et même à la prison. Une telle déclaration implique qu’il est nécessaire à la survie du mouvement qu’il soit porté par d’autres.
Montrons notre appui à la lutte au Québec par tous les moyens imaginables.  Quitte à importer la grève en France!

Paraphraser de gaulle, contre lui :VIVE LE QUÉBEC EN GRÈVE!



 



(photo de la manif en cours à Montréal) elle rassemble des dizaines de milliers de personnes depuis quelques heures déjà.


VIVE LE QUÉBEC EN GRÈVE !

 

 

 

Le Québec vit en ce moment le plus grand mouvement de jeunesse de son histoire.

Au départ une grève étudiante en protestation à la hausse drastique des frais de scolarité, elle s’est progressivement transformée en mouvement social d’une ampleur sans précédent.
Un long consensus silencieux s’est brisé sur les stratégies répressives du gouvernement Charest. Alors qu’il a refusé de négocier avec les parties étudiantes durant plus de 3 mois de grève, alors qu’il a puni les réfractaires avec brutalité (deux yeux crevés par flashball, un étudiant dans le coma, etc.), le gouvernement a joué sa dernière carte le 18 mai avec une législation d'exception ne visant rien de moins que l'interdiction pure et simple de la grève.

La « loi spéciale » qui vient d'être votée, restreignant non seulement le droit de manifester mais la possibilité même de s'y opposer verbalement, avait été précédée par l'inculpation de 4 jeunes étudiant(e)s pour avoir « incité à craindre un acte terroriste » en laissant des canettes fumigènes sur les quais du métro. Avec pour seule preuve une photo d'eux se trouvant dans le métro avant l'événement, ils sont passibles d'une peine de cinq ans de prison, se rajoutant à 10 ans pour méfait et complot.

Au Québec comme en France et ailleurs, il s'agit de faire peur au plus grand nombre des grévistes par l'arrestation spectaculaire de quelques individus animés par de « mauvaises intentions ». D’où l’importance de tout signe d’encouragement international, pour briser le sentiment d’isolement. Il arrive que ce soit un chef d’état occidental qui « perde le contrôle » et en vient à attaquer sa propre population. Pour une société autrefois si pacifiée que le Québec, la violence répressive que porte la loi spéciale est d’autant plus brutale qu’elle se confronte à un mouvement de protestation exceptionnel, tout à fait imprévisible. Offrons-leur la chance que leur réponse la soit tout autant.

La « CLASSE », le syndicat étudiant avec la majorité des étudiants en grève, s’est mise en jeu d’une façon exemplaire dans une déclaration hier. Elle s’engage à ne pas obéir à la loi spéciale, exposant tous ses exécutants et porte-paroles à se retrouver en prison. Nous nous rassemblons ici en simultané avec leur première manifestation officielle depuis que la loi spéciale est tombée.                                          

 

 

Sites internet pour plus d’infos :

www.bloquonslahausse.com

www.Arretezmoiquelquun.com (où les citoyens québécois déclarent leur désobéissance à la loi spéciale)